Sous la Seine : un thriller aquatique qui divise les critiques

Aujourd’hui, nous allons plonger dans les eaux troubles de Sous la Seine, le dernier film de Xavier Gens disponible depuis peu sur Netflix. Attendu comme le messie par certains et redouté par d’autres, ce thriller aquatique promettait de nous tenir en haleine. Alors, promesse tenue ou désillusion totale ? Laissez-moi vous guider à travers les méandres de ce long-métrage aussi fascinant que controversé.

Un projet audacieux

2024. Paris accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine. Une première historique qui aurait dû être une célébration de la beauté de la capitale française et de ses eaux désormais baignables. Mais voilà, un grain de sable, ou plutôt de requin, vient enrayer la machine bien huilée de l’organisation. Un grand requin rôde dans les profondeurs du fleuve, menaçant le bon déroulement de l’événement et la sécurité des participants.

L’idée de base a tout pour plaire : un requin au cœur de Paris, une scientifique brillante, Sophia, alertée de la présence du prédateur, et une tension palpable à chaque instant. C’est un pitch alléchant qui, sur le papier, ravive nos instincts les plus primaires de peur et de curiosité. Mais qu’en est-il réellement une fois le film lancé ?

Une réalisation en demi-teinte

Xavier Gens, connu pour sa capacité à se renouveler, nous avait habitués à des œuvres diverses et variées. Que ce soit l’humour décalé de “Budapest” ou l’action énergique de “Farang”, chaque film apporte son lot de surprises. Avec “Sous la Seine”, Gens s’attaque à un genre nouveau pour lui : le thriller aquatique. Pourtant, dès les premières minutes, le doute s’installe.

Une introduction prometteuse

La scène d’introduction ne laisse présager que du bon. Le moment où Bérénice Bejo, incarnant Sophia, se fait tirer vers les profondeurs de la Seine est angoissant à souhait. La tension est palpable, les images sont fortes, et on ressent chaque seconde de cette descente infernale. Mais malheureusement, cette intensité ne dure pas.

Une tension en eaux troubles

Après cette entrée en matière réussie, le film peine à maintenir le cap. La tension, censée être le fil conducteur de l’intrigue, se dissipe rapidement. Les scènes qui devraient nous tenir en haleine tombent à plat. À mi-parcours, le film bascule carrément dans le nanardesque. La scène où le requin jaillit de l’eau pour attraper un personnage, filmée en plongée, frôle le ridicule. On passe alors de la terreur à la moquerie, ce qui nuit gravement à l’immersion.

Des effets spéciaux décevants

Les effets spéciaux, essentiels dans ce genre de production, sont ici d’une qualité très inégale. Si certains plans réussissent à impressionner, d’autres trahissent un manque flagrant de réalisme. La Seine est trop propre, trop lisse, ce qui enlève toute crédibilité aux scènes sous-marines. On sait que le fleuve a été nettoyé pour les Jeux Olympiques, mais de là à nous faire croire à une piscine…

Les blessures des victimes, elles aussi, oscillent entre le gore et le lisse. Tantôt on ne montre rien pour ne pas choquer, tantôt on sombre dans l’abondance de membres arrachés et de sang à outrance. Ce grand écart constant finit par désorienter le spectateur, incapable de savoir sur quel pied danser.

Un manque de cohérence

La gestion des autorisations de tournage en plein Paris semble avoir été un casse-tête pour l’équipe. La majorité des scènes se déroulent entre Beaugrenelle et l’île aux Cygnes, donnant une impression de répétitivité et de manque de diversité dans les décors. Cela contribue à un sentiment d’enfermement qui, au lieu d’ajouter à la claustrophobie souhaitée, finit par lasser.

Des personnages stéréotypés

Passons maintenant aux personnages, car aucun film ne peut être réussi sans des protagonistes attachants et bien développés. Hélas, “Sous la Seine” échoue également sur ce point crucial.

Des acteurs mal utilisés

Bérénice Bejo, pourtant talentueuse, se débat avec un rôle mal écrit et un développement de personnage quasi inexistant. Elle mérite bien mieux que ce que le film lui offre. Le personnage principal masculin, déjà vu dans “Farang”, semble lui aussi en décalage, comme encombré par un scénario qui ne sait pas quoi faire de lui.

Un personnage caricatural

Le point culminant du ridicule est atteint avec le personnage de la maire de Paris, incarnée de manière caricaturale et débilitante. Ceux qui détestent Anne Hidalgo y verront une parodie outrancière, mais pour les autres, c’est juste un personnage mal écrit et mal joué.

Un message écologique mal habile

Enfin, n’oublions pas le message écologique que le film tente de faire passer. La présence du requin dans la Seine est attribuée au réchauffement climatique et à la pollution. Un message noble mais traité de manière tellement superficielle qu’il en devient presque risible. On le mentionne, puis on passe à autre chose, sans jamais vraiment creuser le sujet. Cela donne l’impression d’un ajout de dernière minute pour justifier l’intrigue.

Une fin en apothéose… de la catastrophe

Et que dire de la fin ? Une véritable catastrophe à la Roland Emmerich, où tout part en vrille dans une explosion de mauvais goût. On se demande comment un film qui se voulait sérieux a pu sombrer aussi profondément dans le n’importe quoi. Si la fin n’est pas une happy end, elle a au moins le mérite de libérer le spectateur d’une intrigue qui ne tenait plus debout.

Une conclusion sans surprise

En conclusion, “Sous la Seine” est une déception à plusieurs niveaux. Que ce soit par son manque de tension, ses effets spéciaux ratés, ses personnages mal écrits ou son message écologique bâclé, le film ne tient pas ses promesses. Ceux qui espéraient frissonner de peur en seront pour leurs frais. Pourtant, le film aurait pu être une belle réussite avec un peu plus de cohérence et de sérieux.

L’avis des spectateurs

Depuis sa sortie, “Sous la Seine” divise les critiques et le public. Si certains y voient un nanar divertissant, d’autres ne cachent pas leur déception. Sur les réseaux sociaux, les avis sont tranchés. Beaucoup regrettent le manque de sérieux du film et ses incohérences, tandis que d’autres apprécient l’humour involontaire de certaines scènes.

Le verdict des critiques

Les critiques professionnelles ne sont pas en reste. Les journaux spécialisés pointent du doigt les faiblesses du scénario et la réalisation bancale. Les Inrockuptibles parlent d’un “raté monumental”, tandis que Télérama souligne le “gâchis d’un potentiel énorme”. Le Monde, quant à lui, se montre plus clément, évoquant un “thriller sympathique mais inabouti”.

Une réflexion sur le cinéma français

Ce flop retentissant pose une question plus large sur l’état du cinéma français. Pourquoi tant de productions ambitieuses échouent-elles à captiver leur public ? Est-ce un manque de moyens, de créativité ou simplement de chance ? “Sous la Seine” devait être un coup de maître pour Xavier Gens, il se révèle être un coup d’épée dans l’eau.

En attendant la suite

Malgré cette déconvenue, Xavier Gens ne semble pas vouloir s’arrêter là. Son prochain projet, la première réalisation de la fille de M. Night Shyamalan, est attendu au tournant. Espérons que cette fois-ci, les erreurs de “Sous la Seine” serviront de leçon et que nous aurons droit à une œuvre à la hauteur des attentes.

Un mot pour finir

‘Sous la Seine’ est un film qui aurait pu marquer les esprits. Son concept original et son contexte unique en font une œuvre singulière. Malheureusement, le résultat final est loin des espérances. Alors que Paris se prépare pour les Jeux Olympiques de 2024, il est ironique que ce film, destiné à célébrer la capitale, finisse par en détourner certains. Peut-être aurait-il fallu davantage de rigueur et de sobriété pour transformer cette idée prometteuse en succès retentissant.

En attendant, il ne nous reste plus qu’à espérer que le prochain film de Xavier Gens saura éviter les écueils dans lesquels “Sous la Seine” a sombré. La barre est haute, mais le challenge n’en est que plus stimulant. Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Avez-vous frissonné ou ri devant ce thriller aquatique ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires !

À très vite pour une nouvelle critique, et en attendant, profitez de Paris, ville lumière, ville de tous les possibles… même les plus improbables.

Marion Pellissier

Auteure passionnée de séries télévisées et de manga. J'ai commencé à écrire sur ces sujets il y a plusieurs années sur le blog Mangaseries.fr, où je partage mes analyses et mes critiques sur les derniers films et séries que j'ai vus, ainsi que mes coups de cœur pour les classiques du genre. Je suis également très intéressée par l'histoire des séries et leur impact sur la culture pop. J'aime explorer les thèmes qui traversent le cinéma, les séries et les mangas, et j'ai une véritable passion pour la façon dont ces œuvres peuvent nous faire réfléchir sur notre propre vie et notre société.